Les cantons et les écoles professionnelles participent au pilotage et à l’aménagement de chacune des phases des projets d’eCG et de MP. En préparant leur exécution, ils contribuent à une mise en application tant efficace qu’efficiente des nouvelles prescriptions.
La réforme de l’enseignement de la culture générale (eCG) et de la maturité professionnelle (MP) concerne toutes les personnes qui suivent une formation professionnelle initiale, soit deux tiers des jeunes en Suisse. Ces projets s’inscrivent dans l’initiative Formation professionnelle 2030, qui est portée conjointement par la Confédération, les cantons et les organisations du monde du travail. Leur réforme doit permettre de renforcer la formation professionnelle et de la préparer à faire face aux exigences du monde de demain.
Le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) a élaboré les ordonnances et les plans de formation avec le concours des cantons, des écoles professionnelles et des organisations du monde du travail. L’évaluation des résultats de la consultation et la mise au net sont en cours, et les prescriptions révisées entreront en vigueur en 2026.
L’enseignement de la culture générale dans la formation professionnelle initiale est en cours de révision. Comme la maturité professionnelle, il doit continuer à se développer et être renforcé. La révision doit permettre d’associer plus étroitement l’enseignement de la culture générale et celui des connaissances professionnelles, promouvoir davantage la langue du lieu de formation et simplifier les procédures de qualification. Sur le plan de la gouvernance cantonale, les cantons devraient être davantage tenus à la coordination de la mise en œuvre ainsi qu’au contrôle et au développement de la qualité. S’agissant de la mise en œuvre du côté des cantons, il est prévu que les plans d’études scolaires soient désormais élaborés au niveau cantonal voire régional, et non plus à l’échelle des écoles professionnelles. Cette révision sera accompagnée par la Conférence suisse des offices de la formation professionnelle (CSFP).
Afin d’harmoniser et de mener efficacement l’exécution des bases réglementaires concernant l’enseignement de la culture générale, la CSFP élabore plusieurs instruments destinés aux cantons. Ces outils seront rendus disponibles en 2025 et présentés aux responsables de projet cantonaux du domaine de l’enseignement de la culture générale lors de séances d’information régionales. Par exemple, le manuel national sur le plan d’études scolaire et les procédures de qualification pour l’eCG illustre comment structurer les plans d’études scolaires et comment traiter les thèmes de ces plans d’études en respectant les nouvelles directives. Il a été élaboré par la Haute école fédérale en formation professionnelle (HEFP), en collaboration avec les partenaires de la formation professionnelle et des organisations spécialistes en la matière (hautes écoles pédagogiques, Table ronde Écoles professionnelles, Union suisse de l’enseignement des branches générales).
Concernant le pilotage de l’enseignement de la culture générale, un groupe de travail intercantonal a élaboré le projet d’une recommandation de la CSFP. Ce projet contient diverses recommandations destinées à aider les cantons et les écoles professionnelles à s’acquitter de leurs obligations en matière de contrôle et de développement de la qualité. L’échange d’expériences à l’échelon cantonal, régional et national est un outil important pour ce faire, tout comme la formation des enseignantes et enseignants et des expertes et experts aux examens en collaboration avec les hautes écoles pédagogiques et la HEFP.
Renforcer la maturité professionnelle et, de ce fait, la formation professionnelle fait partie des objectifs que les partenaires de la formation professionnelle se sont engagés à poursuivre en 2014 déjà. À l’occasion de la révision actuelle, ces derniers ont formalisé leur engagement en adoptant leur stratégie commune d’encouragement de la maturité professionnelle.
C’est dans cette lignée que s’articule la révision de la maturité professionnelle, qui concerne 16% des jeunes et jeunes adultes en Suisse.
Les modifications proposées sont largement plébiscitées grâce à l’implication de toutes les parties prenantes, y compris de la Conférence des rectrices et recteurs des hautes écoles suisses (swissuniversities). Afin que les titulaires d’une maturité professionnelle puissent choisir la voie des hautes écoles spécialisées, certaines compétences importantes pour pouvoir entreprendre des études seront renforcées parmi les disciplines fondamentales de la MP, comme la première langue nationale, l’anglais et les mathématiques, de même que les compétences transversales. Les bases de la MP tiennent désormais mieux compte des possibilités d’apprentissage et d’enseignement modernes comme le blended learning. Les notions sont définies, et les parts d’enseignement présentiel et d’apprentissage autorégulé avec accompagnement sont clairement réglementées. Les exigences pour la réalisation de projets pilotes dans le cadre de la maturité professionnelle sont relevées. Cette dernière proposition suscite la critique dans les cantons, car les projets novateurs ne peuvent ainsi être réalisés qu’en satisfaisant à des critères très exigeants, si tant est qu’ils puissent seulement être réalisés.
Dans l’ensemble, les exemples de modifications cités ci-dessus, tout comme la révision de manière générale, ont néanmoins reçu un accueil positif au sein de la CSFP. Le groupe de travail des responsables cantonaux de la MP examine maintenant dans quels domaines il convient d’élaborer des instruments d’exécution pour les cantons.